Tsatsas - visualisation et connexion avec les divinités / Tsatsa deity medium connexion
Selon la tradition des anciens, les statues ou représentations et d’une manière générale, les œuvres d’art sur les divinités au Népal ne sont pas créées dans un but purement artistique. L’harmonie est le but de cette beauté et va au-delà de l'esthétique, de l'art pour l'art. Cette beauté harmonieuse doit déclencher, chez celui qui la contemple, un état de méditation et de sérénité. La méditation est ainsi fixée sur l’objet de méditation, sans que d’autres pensées perturbent le champ mental. Dans une méditation réussie sur un objet ou représentation, l’esprit est comme absorbé par cet objet. Souvent la statue ou l'image de la représentation divine, devient un objet de vénération pour les fidèles qui viennent lui offrir des fleurs, des grains de riz, des poudres de couleur, des bâtonnets d’encens... Le fidèle souhaite lors de certains rituels obtenir une tsatsa de la divinité pour se sentir en communion avec la divinité. Il est dit que lorsque la tsatsa, permet un échange de regard entre la divinité et le fidèle, ce dernier offre en retour son amour et sa vénération. Le fidèle espère que le dieu ou la déesse lui accorde par ce seul regard, sa bénédiction et sa protection. La statue ou la tsatsa divine est véritablement considérée, tant par les religieux que par la foule des fidèles, comme une entité présente et consciente. La divinité prend une forme pour être présente et en contact avec le monde qui l’entoure. On distingue plusieurs types de tsatsa. Le premier cas, le plus rare, est une forme dans laquelle la présence de la divinité est permanente, naturelle et existante depuis un temps indéfini ; on dit qu'elle est née d'elle-même, qu'elle s'est auto-générée. Elle apparaît sortant de la pierre dans des grottes ou à flan de montagne… Le second cas correspond à une tsatsa façonnée par la main de l'homme, dans laquelle la présence divine a été activée au cours d'une cérémonie complexe « puja ». Le troisième cas est celui de la tsatsa dans laquelle la présence divine doit être réactivée chaque jour, par un rituel. Les moules et tsatsa, qu’elles soient de pierre, de bronze ou de toutes autres matières, sont réalisées par des chamans artistes qui eux-mêmes, méditent pour accomplir leurs œuvres. Leur travail est guidé par une inspiration de la nature divine.. Cet art est traditionnellement transmit de Maître à disciple par expérience. L’apprentissage décrit les règles iconographiques que l’artiste doit respecter pour la représentation des déités. En effet, les "visions" des divinités qu'ont eues les Sages son transmises avec exactitude. Mais l’apprentissage passe par l’expérience. Pour assimiler ces règles et les appliquer à une tsatsa il faut prendre le cheminement d’un vrai maître artisan. Il n'est cependant pas rare, lorsque l'on se réfère à diverses sources qui décrivent l'aspect des divinités, de constater des divergences significatives. Cela tient à ce que les visions que l'on peut avoir de ces divinités ne sont pas forcément uniques. La tsatsa de la divinité concernée, n’est signifiante que si elle est respectée, elle devient alors effectivement bénéfique et sa contemplation permettra aux fidèles d’entrer en communication avec elle.
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